Le "lâcher-prise" d’un Fanzhi qui a atteint
les Cinq Pouvoirs Surnaturels
 

Extrait du Sutra Le Bouddha parle du Fanzhi noir (【佛說黑氏梵志經】)

A l’époque de Bouddha Sakyamuni, en Inde, vivait un Fanzhi ("Fan" signifie pureté, un Fanzhi est un ascète bouddhiste avec son voeu basé sur la pureté) qui possédait non seulement le domaine des Quatre Dhyana, mais qui avait aussi entièrement atteint les Cinq Pouvoirs Surnaturels. Son corps physique était capable de voler librement. En outre, ce Fanzhi excellait aussi à donner des discours de la doctrine, sa prédication était si touchante qu'il attirait des déités, des fantômes, des esprits et même le Yama (le maître de l'enfer) pour assister à ses discours du dharma.

Un jour, après avoir écouté l’enseignement du dharma du Fanzhi, le Yama eut l’air extrêmement triste et commença à pleurer. Le Fanzhi ne comprenait pas pourquoi, il demanda alors au Yama la raison. Le Yama répondit : « Votre enseignement du dharma est vraiment très attrayant. Cependant, il ne vous reste que sept jours à vivre et pire encore, vous tomberez dans le Naraka (l'enfer) après votre mort. C’est pourquoi je suis très triste. »

Comme le Fanzhi était conscient qu'il avait déjà atteint les Quatre Dhyana ainsi que les Cinq Pouvoirs Surnaturels, il était perplexe d'apprendre qu'il tomberait dans le Naraka après la mort. Le Yama continua d'expliquer : « Bien que vous ayez pleinement acquis les Cinq Pouvoirs Surnaturels, vous n’avez pas encore atteint le sixième qui est la connaissance de l’extinction des impuretés. Cela vous fait rester dans le cycle de la vie et de la mort. Lorsque vous mourez et découvrez que vous devez encore vous réincarner parce que vous n’avez pas encore atteint l'état du Nirvana, à ce moment très critique, vous êtes fou de rage en générant des vues erronées. Vous devenez tellement en colère que vous niez l'existence du Nirvana. Malheureusement, cette erreur efface non seulement tous vos efforts précédents, mais elle vous fait également tomber dans le Naraka. »

En apprenant sa souffrance après la mort, le Fanzhi était perturbé tout au long de la journée puisqu’il ne savait pas comment pouvoir être libre de la transmigration et en être libéré. Certaines déités lui suggéraient d'aller consulter le Bouddha sur le sujet. Le Fanzhi fut réveillé et prit immédiatement deux bouquets de fleurs dans ses deux mains, puis vola vers le Bouddha pour implorer le Dharma.

Quand le Bouddha le vit arriver, Il dit : « Fanzhi, lâche ! »
Le Fanzhi lâcha immédiatement le bouquet de fleurs de sa main droite.

Le Bouddha dit encore : « Fanzhi, lâche ! »
Le Fanzhi lâcha alors l'autre bouquet de fleurs de sa main gauche.

Le Bouddha dit une fois de plus : « Fanzhi, lâche ! »
Le Fanzhi ne pouvait pas comprendre ce que le Bouddha voulait dire, il dit : « Bouddha, les fleurs que j’ai apportées pour Vous les offrir ont toutes été lâchées. Maintenant, mes deux mains sont vides, il n'y a plus rien d'autre à lâcher ! »

Le Bouddha pointa du doigt vers son cœur et demanda : « Peux-tu aussi le lâcher ? »

En entendant les paroles du Bouddha, le Fanzhi lâcha immédiatement tous ses six racines des sens (l'oeil, l'oreille, le nez, la langue, le corps et l’esprit), ses six objets des sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et la pensée) et les six consciences. Instantanément, il atteignit la réalisation d'un Arhat (un homme éveillé). Il réalisa tous les six pouvoirs surnaturels et fut complètement délivré.

Post-scriptum :
Les êtres sont incapables de lâcher leurs cœurs, ils s’inquiètent de leurs propres gains et pertes en pensant fréquemment aux actes passés, présents ou futurs. Ainsi, ils ne cessent de transmigrer dans le cycle de la vie et de la mort sans avoir aucune chance d’y mettre fin. Les séculiers ne peuvent pas lâcher prise parce qu'ils n’arrivent pas à voir au travers des problèmes. Ils ne peuvent pas distinguer la vérité derrière les choses ; ils sont trompés par de fausses apparences et prennent le faux pour le vrai. Par conséquent, leurs coeurs sont attachés et ils sont incapables de se libérer.

Le Bouddha enseigna à Fanzhi en l’avertissant trois fois successivement de "lâcher-prise". Son but principal était de laisser le Fanzhi lâcher d’abord les cinq objets des sens (les états externes) — la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher, puis lâcher les cinq racines des sens — l'oeil, l'oreille, le nez, la langue et le corps, et enfin lâcher son cœur. Comme le cœur représente la conscience, l'intention du Bouddha était d'enseigner à Fanzhi de lâcher les six racines des sens (les cinq racines des sens plus l'esprit), les six objets des sens (les cinq objets des sens plus la pensée) et les six consciences (créées par les six objets des sens). Si les êtres peuvent lâcher à la fois les douze sources (la somme des six racines des sens et des six objets des sens) ainsi que les dix-huit domaines (la somme des six racines des sens, des six objets des sens et des six consciences), leurs propres natures apparaîtront et ils pourront ainsi atteindre le Nirvana et finalement être libérés. C’est juste comme le Fanzhi qui a réussi à lâcher son cœur en étant indépendant des distractions ; il fut instantanément éveillé et atteignit la réalisation d’un Arhat. Les pratiquants bouddhistes devraient comprendre et saisir la capacité du "lâcher-prise", alors ils pourraient atteindre la délivrance et être libres !